Beth Hamidrach On Campus Beth Habad des étudiants Rav El'hanan Marasow 23/10/15 Guémara Baba Batra, chap. 3, 28a-b

 

Celui qui achète un bien immobilier ( = terrain) doit a priori pouvoir justifier de son achat en montrant au propriétaire le contrat de vente () en vertu du principe : = un terrain est présumé appartenir à son propriétaire. Toutefois, en l’absence de réclamation du propriétaire pendant trois ans selon les sages ou après trois moments selon Rabbi Yichmaël, le terrain est désormais présumé appartenir à l'acheteur et le contrat de vente n'est plus nécessaire. Rabbi Yo'hanan nous enseigne, selon les sages de Oucha et d’après l’avis de Rabbi Yichmaël (l’avis des a été traité la semaine dernière), que le nombre d’absences de réclamation de la part du propriétaire est en fait déduit des lois du , du taureau présumé dangereux. En effet, un taureau ayant encorné trois fois devient présumé dangereux (), et son propriétaire devra en cas de quatrième récidive payer la totalité du dommage; de la même manière, après trois fois de non-réclamation de la part du propriétaire d'un terrain, l'acheteur est présumé être le nouveau propriétaire légal du terrain. Le Ramban s'étonne sur cet enseignement : quel lien existe-il entre le et le concept de ?! Uniquement le chiffre 3 ?! Comment donc faire cette déduction ?! Pour comprendre cela, il y a deux façons différentes de comprendre et : : – 1ère façon de comprendre () : les trois encornements du taureau viennent dévoiler sa nature profonde qui est celle d’un taureau dangereux, et qu’il était dangereux même avant. – 2ème façon de comprendre : un taureau est a priori présumé inoffensif (); toutefois, après trois encornements, on commence à douter sur sa présomption initiale et ce taureau devient alors présumé dangereux. : – 1ère façon de comprendre () : les trois absences de réclamation du propriétaire viennent attester le fait qu'il a en fait vendu ce terrain et que sa non réclamation n’était pas due à des circonstances extérieures (par ex., il était occupé). – 2ème façon de comprendre : un terrain est a priori présumé appartenir à son propriétaire initiale ( ) ; toutefois, après trois fois de non-réclamation, le propriétaire perd sa présomption et c'est à lui désormais d'amener une preuve. Ainsi, on s'aperçoit des similitudes entre et , et la déduction des sages de Oucha est donc cohérente. Les « 1ère et 2ème » façons de comprendre correspondent respectivement aux points de vue de Tossefot et Ramban. Pour Tossefot, après trois non-réclamations, le propriétaire atteste implicitement qu’il a vendu le terrain, " " (dernier Tossefot, 28a) ; c'est pourquoi Tossefot s'étonne plus loin (1er Tossefot 28b) de la question de la Gémara qui demande si un acheteur sans (n'affirmant pas avoir acheté le terrain) pourrait bénéficier de la . Comment poser cette question alors que l’acheteur lui-même n’avoue pas l’avoir acheté ?! Tossefot répond en disant que l’absence de réclamation de la part du propriétaire aurait pu attester qu’il est , c’est- à-dire qu’il a délaissé son terrain et permet à son nouvel occupant d’y rester. Selon l’avis de Ramban par contre, la question de la Gémara est compréhensible : on peut comprendre qu’après trois fois, même sans , le nouvel occupant se réclame le droit de rester car la présomption est désormais de son côté. L’avis de Tossefot se retrouve également dans un Tossefot page 29a.

Résumé par un jeune du cours